Carnet de Voyage : EXMOUTH TRIP – Premier jour

Je trouve enfin le temps de vous raconter mes dernières vacances plus en détails, ça risque d’être un peu long, mais il y a tellement à dire de ce périple, j’espère pouvoir traduire avec des mots la magie de ces paysages !

25/08/2007 - Perth – Kalbarri

Levée 5h30, mentalement chargée à bloc, excitée comme une puce sur le dos d’un mulet, je mène mon petit groupe d’aventuriers téméraires et économes au point de départ de notre voyage. Téméraires et économes, car nous choisissons l’option tendue à 0.77 AU$ pendant que les plus prévoyants (ou Suisses selon le point de vue !) ont opté pour un taxi (soit 25 AU$). Nous prenons le premier bus pour la ville, et nous avons exactement 7 minutes pour sortir du bus, parcourir 800m dans la ville, et trouver le poteau « Tourist Coach Stand » ! Mission accomplie avec une minute d’avance!
Départ de Perth à 7h pétantes, 25 étudiants dans une sorte de bus tout-terrain avec remorque, pas très confortable mais convivialité garantie. Nous prenons la route vers le Nord, direction le parc national de Nambung pour admirer le désert de Pinnacles. 

Pinnacles Desert : ké za co ?
A environ 200km de Perth, le désert de Pinnacles est une vaste étendue de sable près du littoral où émergent des aiguilles de calcaire pouvant atteindre 4 m de hauteur. Le désert de Pinnacles étonne par ces formations comme "sorties de terre". Lorsque les premiers explorateurs hollandais aperçurent ces étranges pics depuis leurs navires, ils crurent qu'il s'agissait de ruines d'une ancienne cité. Ce sont en réalité des formations géologiques: des amas de calcaire formés autour des racines de plantes qui poussaient sur les dunes il y a 30 000 ans. Avec l’érosion et la disparition de la végétation, les dunes se sont déplacées, exhumant ces curieuses structures.

Mon impression
Les dunes ont la couleur du maïs, striées par les milliers d’ombres de pics rocheux dressés tels les lances abandonnées d’une immense armée ! Lieu étrange où le vent hurle comme un chien qui crie à la mort. Comme un forcené qui se jette sur les murs. Ce désert est à la merci du Southerly (nom du vent) qui souffle si fort qu’au fil du temps il a modifié la forme de ces dunes poussées toujours plus loin. Encore quelques siècles et elles seront ailleurs. En attendant, des émeus parcourent ce désert, l’œil rond et la plume ébouriffée !

Nous nous arrêtons le long de l’océan Indien pour manger, et à partir de ce moment là, nous comprenons que ça sera un voyage pas comme les autres. Dans un esprit d’entraide et de partage, nous préparons nous même les repas, mangeons dans l’herbe ou sur la plage dans des gamelles en Inox (« esprit Scoot assuré »). La rareté de l’eau devient palpable car nous avons une unique bassine d’eau savonneuse pour laver les 25 gamelles, couverts et gobelets. Pas de rinçage à l’eau claire, nous essuyons directement ! Maniaque de l’hygiène s’abstenir, ou se contenir ! ;-)

Ensuite, nous prenons l’unique route qui longe la côte, même si ce n’est pas l’intérieur des terres, nous avons vraiment l’impression d’entrer dans un immense désert, la notion de distance prend toute sa signification, les voitures se font rares, et il est indispensable de s’arrêter à chaque Station essence sous peine de tomber en rade entre deux ! La diagonale du Vide Française n’est rien à côté de l’Australie occidentale, j’ai vu plus de paysans en Creuse que de voyageurs sur les 3000kms parcourus lors de ce périple. Mais il y a une raison démographique toute simple : l’Australie Occidentale est un état grand comme 7 fois la France, et compte 1, 9 millions d’habitants dont 1,3 qui vivent à Perth ! On prend vite goût à l’immensité de ce paysage : l’air semble plus respirable, le temps n’a plus d’importance, la main de l’homme n’a pas tout ravagé et les forces de la nature semblent être les seules maîtres à bord. Ce territoire laissé intact a quelque chose de magique, de planant, un goût de liberté indescriptible !

Nous stoppons le bus en milieu d’après-midi, pour l’activité la plus excellente de la journée : le Sandboarding, c’est à dire du surf sur des immenses dunes de sables. L’ascension à pied avec le surf à la main est plutôt glissante et crevante, lorsque tu atteins le sommet, tu tentes alors de reprendre ta respiration, mais la vue est à couper le souffle !

D’un côté un désert de sable, de l’autre des dunes à perte de vue qui finissent par s’engouffrer dans l’océan Indien, et en face une PUTAIN de pente qui te permet de comprendre pourquoi nous avons signé une décharge dégageant toute responsabilité de la société de tourisme : « cette activité peut entraîner des blessures graves et même la mort, les frais hospitaliers et/ou le rapatriement du corps seront à votre charge ». Anyway, une petite phrase dans ma tête résonne : « Oublie que t’as aucune chance et Fonce ! ». Le temps de farter la planche avec un bout de bougies et ça donne ça :

C’est EXCELLENT ! Je sais pas trop comment décrire cette expérience, c’est marrant, c’est flippant la première fois mais après la première descente, tu veux plus t’arrêter. La remontée semble alors moins épuisante, le vent t’apporte un doux parfum de liberté, la dune défile sous tes pieds, et tu as l’impression d’être un élément à part entière de ce décor idylique… C’est une sensation étrange, j’aimerais bien savoir si tu ressens la même chose en snowboard : Poussin l’hiver prochain, je viens avec toi dans les Pyrénées pour avoir une réponse à ma question !

L’esprit un peu plus léger, et le corps parsemé de sable, nous reprenons la route direction Kalbarri où nous allons passer la nuit.

En chemin, nous nous arrêtons pour admirer notre premier coucher de soleil…comme un avant goût de bonheur…

La nuit tombe et nous arrivons enfin à bon port, un backpacker (auberge pour voyageur) à Kalbarri, près de la rivière. Nous nous affairons autour d’un traditionnel Barbie (= barbecue en Australien, les Australiens réduisent beaucoup de mots en ie, exemple breakfast = breakie = petit déjeuner ; ou vegetables = vegies = légumes). Pour tout ceux qui m’ont connu en louveteau (dédicace à mon Leuch et autres amis Bureau des Poneys, Estivaliens, Farandoliens, collègues de la SEB), sur les hauteurs de Plombières, Etval’, Volvic, Selongey ou ailleurs ; le barbec’ en Australie me laisse un peu perplexe, pas de bois à trouver, pas de flamme, pas de grille…juste une plaque qu’il faut graisser avant de tourner l’arrivée de gaz. Faut dire que ça perd un peu de l’esprit « tu, tu, tu, tu, tuuuuu » (chanson pub Knacki, Laurette, Dam et Pouet savent très bien de quoi je parle, c’est avec vous, les gars, à la Borde que j’ai acquis une telle maîtrise et un tel respect du Barbecue ! ;-))) Néanmoins, il y a un avantage indéniable, tu peux faire griller absolument tout : potiron, courgette, ananas, oignons… Cette nuit là, j’ai goûté pour la première et dernière fois du Kangourou (Et oui, les Australiens mangent leur emblème, lol « ya vraiment plus de saisons ! ») ; c’est réellement délicieux, mais une fois que tu as rencontré et côtoyé des Kangourous, c’est fini ! C’est un animal tellement affectueux et attachant, je ne pourrai plus jamais y goûter, cela serait comme manger Norris (le chien de mes parents !) 

Après cela, nous partons près de la rivière à la rencontre des locaux, qui ce soir là furent introuvables… Nous passons néanmoins une bonne soirée, à parler de ce qui nous manque le plus de notre pays respectif. Pour moi, et cela peut paraître étrange, mais je crois que c’est le sens du contact à la Française, nous sommes l’une des seules nations à se faire la bise, et ça me manque, ici on se contente de se serrer la main et quand on est vraiment proche de quelqu’un on se serre dans les bras, mais c’est pas pareil…  la double bise Tarnaise de droite à gauche me manque, la double bise Clermontoise et Dijonnaise de gauche à droite me manque, et la triple bise Aveyronnaise et Carmousaine me manque aussi ! :-)

La suite demain, j’espère que vous aimez la lecture, vous savez que je suis quelqu’un de passionné, et à l’oral comme à l’écrit je peux partir très vite et très loin, mais je ne veux pas que ce blog devienne un monologue alors j’attends vos commentaires…

Pour plus de photos, voir l'album Exmouth Trip-Day 1

Comments

[Celine Coutelle]

On est dimanche après midi, ton frère vient de repartir vers le centre de la France et du coup je me plonge dans ton récit pour m'évader de mon appart vide, sombre et humide :(
L'envol est direct :) je me vois déjà sous le soleil dans ce désert si étrange, en haut d'une dune prête à dévaler jusqu'à l'infini ou encore à caresser un dauphin dans cette eau limpide...C'est excellent...C'est un réel plaisir de te lire.
Bisous (de gauche à droite chez moi !)